Publié par : lejardinierjardine | 2 décembre 2011

Eloge de la marche

Eloge de la marche, David le Breton, Métailié, 2000, Paris.

 

Notes et Citations extraites de ce livre :

 P 18-19 : « On marche pour rien, pour le plaisir de goûter le temps qui passe, faire un détour d’existence pour mieux se retrouver au bout du chemin, découvrir des lieux et des visages inconnus, élargir sa connaissance par corps d’un monde inépuisable de sens et de sensorialités ou simplement parce que la route est là ».

 P 28 : « Tout sentiment de durée s’évanouit, le marcheur est dans un temps ralenti à la mesure du corps et du désir ».

 P 34 : « La marche est une méthode d’immersion dans le monde, un moyen de se pénétrer de la nature traversée, de se mettre en contact avec un univers inaccessible, aux modalités de connaissance ou de perception de la vie quotidienne. »

 P 63 : « L’expérience de la marche décentre de soi et restaure le monde, inscrivant l’homme au sein des limites qui le rappellent à sa fragilité et à sa force ».

 P 65 :  Pédagogie de la marche: « La pédagogie est aussi pédestre, la philosophie est péripatéticienne. Un monde à la mesure du corps de l’homme est un monde où la jubilation de penser se joue ainsi dans la transparence du temps et des pas ».

 P 66 : Dimension libératrice de la marche :  Rousseau (1972, Les Confessions, Paris, p 248) : « Je ne puis presque penser quand je reste en place, il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit. La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l’immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte ». (de même pour Kierkegaard et Nietzsche).

 P 134 : la taille des trottoirs n’a pas cessé de se réduire, en corrélation avec la fonctionnalisation accrue de l’espace urbain et le rythme de l’urgence :

« L’homme pressé tue la rue pour en faire un seul espace de déplacement fonctionnel »

p 135 : « Cette ville-là manque de corps, ou plutôt elle fait du corps un outil encombrant, pénible, dont on se passerait bien ».


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